Tudor : histoire d'une marque horlogère légendaire
Créée pour oser
Tudor est bien plus qu'une "petite Rolex". Créée pour proposer des montres fiables à prix accessible, la marque a su tracer sa propre route, devenant une référence pour les passionnés et les professionnels. De ses débuts aux côtés de Rolex à son émancipation technique et esthétique, Tudor incarne l'audace horlogère sous toutes ses formes.
Les origines : une idée signée Hans Wilsdorf
Déposée en 1926 par la société « Veuve de Philippe Hüther » pour le compte du fondateur de Rolex, Hans Wilsdorf, la marque Tudor est pensée comme une alternative abordable aux montres Rolex.
Hans Wilsdorf déclarait :
« Depuis plusieurs années, j’ai étudié la possibilité de fabriquer une montre que nos concessionnaires puissent vendre à un prix plus bas que nos montres Rolex et qui soit digne de la même confiance traditionnelle. »
Le nom Tudor évoque aussi la dynastie britannique des Tudors, période marquante de l’histoire anglaise. Une double référence à la puissance et à la fiabilité.
Les premiers modèles : élégance pour tous
Dès ses débuts, Tudor commercialise des montres rectangulaires, tonneau ou à pans coupés, pensées à la fois pour les hommes et les femmes. Ces modèles sont distribués en parallèle des montres Rolex sur des marchés émergents comme l’Australie.
1936 : la rose Tudor s’épanouit
En 1936, Hans Wilsdorf reprend la marque à son nom. La rose des Tudors apparaît alors sur les cadrans. L’identité visuelle se renforce, mais la production reste fidèle à l’esprit d’origine : accessibilité, fiabilité, style.
Les années 50 : la conquête des profondeurs
En 1954, Tudor lance sa première montre de plongée : l’Oyster Prince Submariner réf. 7922. Inspirée par l’épopée de Jean-Yves Cousteau, elle s’impose rapidement dans les milieux professionnels et militaires.
En 1957, Rolex produit pour Tudor deux modèles clés : l’Advisor (première montre réveil) et l’Oysterthin, une montre extra-plate étanche, dans la lignée de la Rolex Precision 6424.
1969 : changement de logo, affirmation de style
En 1969, Tudor abandonne la rose pour un bouclier, symbole de robustesse. La gamme Prince évolue, avec l’apparition d’un guichet jour (modèle 7017/0), très diffusé.
Snowflake et plongeuses militaires
Tudor développe des cadrans « Snowflake » pour répondre aux exigences de la Marine Nationale, alliant lisibilité accrue et mouvements ETA faciles à entretenir.
À noter : jusqu’en 1990, les montres Tudor étaient assemblées par Rolex, avec boîtes et bracelets siglés Rolex.
Une innovation constante, parfois avant Rolex
Verres saphir, boucles Fliplock, lunettes crantées : autant d’évolutions testées sur les Tudor avant d’être adoptées par Rolex. La Submariner sera même déclinée en taille réduite, séduisant aussi les poignets féminins.
Les chronographes Tudor : plus que des alternatives
La gamme Tudor Chronograph Prince a influencé le design de la Rolex Daytona, notamment avec ses lunettes tachymétriques et ses cadrans colorés comme le célèbre modèle “Tiger” (en hommage à Tiger Woods).
Depuis 1969, Tudor multiplie les variantes, avec plus de 20 références de Tudor Submariner produites jusqu’en 1999, aujourd’hui très recherchées par les collectionneurs.
2015 : l’année de l’indépendance
Avec la North-Flag, dévoilée à Bâle en 2015, Tudor prend son envol. Le slogan « Born to Dare » annonce la couleur : la marque utilise pour la première fois un mouvement maison.
Des mouvements innovants et une stratégie audacieuse
Tudor continue d’innover avec une version gaucher de la Pélagos, et surtout un coup d’éclat : le remplacement du mouvement ETA du Black Bay Chrono par le MT5813 — dérivé du B01 de Breitling. Un partenariat technique gagnant-gagnant, qui permet à Breitling d’utiliser un mouvement Tudor sur certains modèles Superocean.
Une alternative de caractère
Comme les monarques dont elle porte le nom, Tudor a su se réinventer pour conquérir de nouveaux territoires. Sortie de l’ombre de Rolex, la marque affirme aujourd’hui une identité forte, à la fois technique, élégante et accessible — fidèle au rêve originel de Hans Wilsdorf.
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