Mostra Magazine Histoires de montres

Du modèle Cosmograph Daytona de Rolex en passant par la Navitmer de Breitling, les montres de collection ont traversé le temps en suggérant bien plus que l’usage pour lesquelles elles étaient initialement destinées. Au-delà de leur valeur faciale, de leur marque et de leurs fonctionnalités, les montres ont une personnalité propre. Une personnalité qui prend en compte la physionomie, l’usage attendu, et surtout l’histoire ou la légende qui l’entoure.

Mais ce qui est le plus précieux restera la vie passée aux côtés de son ou ses propriétaires respectifs, une vie qui au fil du temps et va conférer à la montre une image indissociable du chemin emprunté par son possesseur. Une faculté rare pour un objet inerte dont néanmoins le cœur va battre en fonction des moments de vie de celui qui le porte : Le temps mesuré au poignet de la Longines de Lindberg restera lié à son épopée aérienne au-dessus de l’atlantique, et même après son atterrissage au Bourget, laissant son avion le Spirit of St Louis sur le bord de la piste, c’est avec sa montre qu’il rejoindra Paris pour célébrer son record.

Une montre est une un conglomérat de multiples sous-ensembles. C’est d’ailleurs une méthode de fabrication inédite au 17 eme siècle utilisée par l’industrie suisse et appelée établissage (méthode qui consiste à produire en sous traitance spécialisée par petites entités indépendante les composants d’une horloge pour l’assembler au dernier moment dans une usine appelée à l’époque comptoir horloger) une fabrication dispatchée qui bénéficie du savoir-faire cumulé de tous les sous-traitants et qui va permettre à la spécialité d’occuper les soirées d’hiver les populations jurassiennes et genevoises.

Le taylorisme et la révolution industrielle vont alimenter le monde de l’horlogerie en balayant l’artisanal comptoir horloger afin de le faire évoluer en dimension et en volume de production via la modernisation de la fabrication des montres avec l’arrivée des machines- outils, qui va changer la donne et faire passer la montre assemblée artisanalement par un par un ouvrier à une production standardisée et identique, sans différence ni irrégularité. Cette notion de standard d’exigence de qualité va s’imposer dans les usines des grands groupes horlogers et certaines montres comme rolex en feront leur cheval de bataille..

Dès lors, puisque la perfection de fonctionnement n’est plus la seule et unique quête, c’est vers l’habillage des garde-temps et en direction des usages a postériori que se tournent les manufactures et concepteurs de montres. De grands volets comme les montres classiques, les montres à vocation scientifique, les montres de sport ou de spécialités (comme le nautisme ou l’aviation) vont orienter les productions. Le domaine militaire et les conflits du vingtième siècle vont modeler la montre moderne et lui attribuer de nouvelles propriétés exclusives comme la résistance aux chocs, la luminosité dans le noir, ou l’étanchéité.

Mais c’est l’émergence du savoir être féminin de la deuxième moitié du vingtième siècle qui va permettre à la montre de définitivement de différencier du simple bijou. Avec les usages professionnels des corps médicaux, scientifiques et artistiques, le cinéma l’astronomie ou la médecine imposent une montre spécialisée par domaine d’activité. Ces univers propices aux histoires et légendes vont consacrer différents modèles de garde-temps à la postérité et à la mémoire collective : L’Omega speedmaster de Neil Armstrong qui a marché sur la lune, le chronographe Heuer Monaco de Steve McQueen au Mans, La montre Auricoste de la pilote d’essai Jacqueline Auriol, la femme la plus vite du monde… ou la rolex GMT master dite sophia Loren. Autant de montres aux univers convexes mais si différents.